_____L’œil morne se lève sans raison, j’échappe d’un coup au rêve qui se répète encore dans ma gueule défaite comme la roue voilée du vélo renversé sur la chaussée brune et l’avenue qui te dit merde. Merde.
_____Merde, c’est ça, c’est la merde parce que ce matin il n’y a plus de biactol spécial lèche cul pour calmer les démangeaisons qui agitent ta langue de pute mais oui vas-y hue moi pétasse crie sur moi tout l’outrage qui te fait frémir jour et nuit, mais oui vas-y fais de moi ton miroir. Je suis toi mais tu ne seras jamais moi parce que moi je ne suis pas là je me suis cassé tout seul dans les chemins trop gris pour ta vie, trop gris pour tes soucis.
_____Tes soucis, ceux-ci qui te coulent le long des yeux les soirs d’ennuis. L’ennui celui qui ronfle dans tes nuits endormis, celles du néant et de la soumission. L’ennui est la nuit du soumis.
_____Merde, j’en ai ras le cul de devoir te prouver ton incompétence constante. J’en ai ras le cul de me casser la gueule pour ton plaisir de cynique. J’en ai ras le cul.
_____Toi c’est toujours moi, la glace graisseuse qui dégouline dans la moiteur d’une douche banale me le laisse entendre, je suis le seul dépositaire de toute cette merde qui m’agresse et me dégueule où que j’aille. Tout ce que je vomis est en moi, et alors qu’est ce que j’en ai à foutre, si tout est en moi qui l’a mis là, si tout est en moi j’abandonne tout, voilà ! Je ne pense plus, je ne crois plus ! Une opinion ? J’en ai pas !
_____Je jouis.
_____Se laver avant d’aller au marché puis prendre note que la nuit a été longue et a laissé au monde son teint d’encre.
_____L’encre qui tâche la table dans la salle de classe B 107. TTC dans le club salope avec la foule je suis guidé par ma teub ici ça pue trop la choune. Sans cet étrange signe du hasard je n’aurais sans doute pas été troublé.
_____Troublé j’aime assez mais je préfère cesser la branlette intellectuelle pour mettre à profit toute cette maîtrise abstraite.